2014-06-26

Thaïlande: le "Prasat Sikhoraphum" . 2/2



La conversion du temple au bouddhisme au XVIe siècle et les apports architecturaux par les Laos sont manifestes au niveau des toits des tours.
Le nom de ce prasat vient du sanscrit shikhara, désignant une tour sanctuaire de l'Inde du sud.


La partie la plus remarquable de la tour centrale est la porte avec ses montants et surmontée d'un linteau de grès couleur ocre, qui sont non seulement finement ciselés mais présentent des sujets uniques en Thaïlande : la dimension verticale du linteau est très importante et les scènes qui y sont représentées, très nombreuses.


À la base, on trouve un kala surmonté par un Shiva dansant à dix bras -neuf en l'air, un contre sa poitrine- (Shiva Nataraja détruisant et reconstruisant le monde en un cycle sans fin). Shiva est supporté par trois oies (hamsas) qui indiquent qu'il s'agit d'une scène céleste. Le kala agrippe les pattes arrières de deux lions, qui eux-mêmes tiennent des lotus dont s'échappent des guirlandes qui viennent orner l'ensemble du linteau. Sous la guirlande, à droite de Shiva, on peut voir deux dieux : Brahma1 (à gauche, avec trois têtes visibles) et Ganesh (à droite).




Sous la guirlande, à gauche de Shiva, on peut voir deux autres dieux : Durga2 (à gauche) et Vishnou (à droite). À gauche, au-dessus de la guirlande, deux hommes combattant un sanglier, identifiables à Arjuna3 et au Kirata4. De l'autre côté, en symétrie par rapport à Shiva, deux hommes qui combattent sous un lotus supportant un petit animal à tête humaine couronnée, peut être le Rakshasa5 Muka. Tout en bas du linteau, sous la guirlande, on peut voir des dragons, comme il en existe aussi au Prasat Phanom Rung, qui témoignent d'une influence chinoise.



Sous le linteau, la porte est flanquée de colonnettes octogonales, les colonnes elles mêmes étant décorées d'apsaras6 et de dvarapalas7. Les sculptures d'apsaras sont quasiment inconnues en dehors du Cambodge. Un autre exemple est visible au Prasat Pako.





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