2016-11-14

« C'est la sardine qui a bouché le port de Marseille »


En 1779, le vicomte de Barras, officier commandant le régiment français d'infanterie de Marine de Pondichéry qui avait été capturé par les Britanniques en 1778, était libéré en vertu d'un accord d'échanges de prisonniers, et rapatrié sur un cartel, navire (probablement un marchand de l'Île de France, actuelle Île Maurice) affrété spécialement pour l'échange de prisonniers et bénéficiant d'un statut protégé selon les lois de la guerre de l'époque.
 
Le bateau sur lequel il embarqua avait pour nom le Sartine, avec un « t » et non un « d ». Le navire portait le nom d'Antoine de Sartine (1729-1801), qui était à ce moment-là le ministre de la Marine de Louis XVI. Après dix mois de navigation, le navire put ainsi arriver au large du Cap Saint-Vincent, la pointe sud-ouest du Portugal se dirigeant dans l'embouchure conduisant au détroit de Gibraltar et à la méditerranée.

Le , le vaisseau de ligne britannique HMS Romney intercepta le Sartine et, à cause d'un malentendu, ouvrit le feu sur lui, tuant son capitaine et deux hommes d'équipage. La situation clarifiée après que le Romney eût envoyé un canot à bord du Sartine pour en vérifier le statut, ce dernier poursuivit sa route vers Marseille. A l'entrée du port, une erreur de navigation l'envoya sur des rochers et il finit par couler dans le chenal de l'entrée du Vieux-port de Marseille ce qui en empêcha pendant un certain temps l'accès et la sortie à tout autre navire. D'après les mémoires de Barras, c'est Georges-René Pléville Le Pelley, commandant du port et de la marine de Marseille, qui dégage le port en treuillant à quai la frégate.

Aucun commentaire: